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N° 19 Gaston MONNERVILLE 50 ans avant Barack OBAMA
___Élection de représentants « des minorités visibles et de la diversité »

samedi 3 juin 2017.
Ni repentance, ni complaisance, efforçons nous de porter un regard juste un peu bienveillant sur notre pays..

De nouveau, à l’occasion des prochaines élections législatives, les associations qui œuvrent pour une meilleure représentation « des minorités visibles et de la diversité  » se plaignent que leurs mandataires restent peu nombreux parmi les candidats aux élections législatives de 2017, et que, par conséquent, ils seront encore moins nombreux parmi les prochains élus.

Tous les partis, le mouvement La République en Marche n’échappe pas à la critique, sont ainsi accusés de favoriser des candidatures « blanches » pour complaire à un électorat accusé d’archaïsme racialiste, voire raciste.

-Les candidats "République En Marche" autour d’ Emmanuel MACRON-

Ces accusations, qui sont à chaque nouvelle élection de plus en plus portées, ont fini par convaincre nombre de gens que les Français, en refusant de s’ouvrir à la diversité, restaient retardataires, pour ne pas dire arriérés.

À l’occasion de l’élection de Barack OBAMA en 2008, la quasi totalité médias français, succombant à l’« obamania » mondiale, s’interrogeaient avec gravité : « Nous Français, serions-nous capables d’élire aujourd’hui un président noir ? ». En janvier 2009, nous avions répondu sur le site web d’ICEO (voir la copie ci-dessous).

En juin 2017, il nous semble indispensable d’actualiser notre réponse à cette grave question, et d’apporter quelques informations complémentaires à ceux qui n’ont pas vécu sous la Quatrième République.

Gaston MONNERVILLE, petit fils d’esclaves, fut élu de Guyane (comme Christiane TAUBIRA), avant d’être élu sénateur du Lot (1948-1974), un département rural de la France métropolitaine profonde. Sénateur du Lot, il a été élu par les élus locaux. Représentant le canton de Sousceyrac (1949-1973), président du Conseil général du Lot (1951-1971) et maire de Saint Céré (1964-1971), il a été élu par le peuple. Dans cette France paysanne, pas l’ombre d’un racisme... et pourtant nous sommes au milieu du XXème siècle.

Après plus de 30 ans de discours moralisateurs et culpabilisateurs d’associations antiracistes, les plus jeunes de nos lecteurs auront certainement du mal à imaginer que, contrairement à Christiane TAUBIRA, le président du sénat n’eut jamais à souffrir de propos à connotation raciste, bien qu’il fût l’un des opposants au Général DE GAULLE les plus déterminés.

Dans le département dont il fut le représentant au Sénat pendant plus d’un quart de siècle, à l’époque où il fut élu, Gaston MONNERVILLE était surement le seul originaire de Guyane.

C’est pourquoi, en ce temps là, personne n’aurait eu l’idée saugrenue de voir en la personne de ce Président du Sénat, noir, un représentant des minorités visibles. Personne n’aurait eu l’idée de voir en lui autre chose que ce qu’il était, c’est-à-dire un brillant docteur en droit, excellent orateur, homme de bien, aux états de service et aux engagements politiques et militaires exemplaires.

Dans un mode de scrutin uninominal majoritaire, les minorités ne peuvent espérer une représentation équivalente à celle que leur donnerait un scrutin proportionnel. D’autre part, penser que c’est principalement une discrimination à caractère raciste qui vaudrait aux minorités visibles une sous représentation, revient à minorer l’importance du message politique et de la personnalité des candidats.

Gaston MONNERVILLE a été élu aux plus hautes responsabilités de la République française, non parce qu’il partageait la même couleur de peau que ces concitoyens, mais parce qu’il partageait les mêmes valeurs, la même culture, et parce qu’il respectait les mêmes codes sociaux que la majorité de ses électeurs.

Quant au procès qui est fait aux Français de refuser frileusement la diversité par principe, il ne peut être instruit que par des gens ayant une connaissance limitée de l’histoire et de la géographie de la France.

En Europe aucun pays ne fut linguistiquement, religieusement et culturellement plus divers que le royaume de France.

En 1914, malgré l’instauration de l’école obligatoire depuis plus de trente ans, l’usage quotidien des langues régionales était encore largement majoritaire dans les campagnes françaises.

C’est précisément en raison de ces grandes diversités, que tous ceux qui furent à la tête du royaume, puis de la république française, attachèrent tant de prix à langue et à la littérature française, parce qu’ils savaient qu’elles fabriquaient le ciment essentiel et unique de la cohésion et de l’unité du pays.

L’histoire prouve que les cultures les plus diverses peuvent coexister en France, sous réserve qu’elles soient compatibles entre elles.

Aucun des nombreux Britanniques vivant en France n’aurait l’idée incongrue de se plaindre parce qu’il ne peut pas librement rouler à gauche.

Ni repentance, ni complaisance, efforçons nous de porter un regard juste un peu bienveillant sur notre pays.

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