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N° 34 Sept ans après les débats polémiques de l’été 2010, les problèmes de voisinage avec les Rroms demeurent.
___La Galère des voisins

mardi 27 juin 2017.

Durant l’été 2010, pour de mauvaises ou de « bonnes » raisons, le gouvernement français a voulu donner aux expulsions de Rroms (avec 2 r, voir note infra)*, effectuées alors, une publicité tapageuse. Dans la torpeur du mois d’août cette politique a provoqué un débat partisan particulièrement animé. On a pu constater à cette occasion le poids des préjugés et des présupposés idéologiques. Ceci a permis aux deux camps qui s’affrontaient de s’étriper par Rroms interposés mais cela n’a en rien fait émerger la moindre solution adaptée à la spécificité du problème posé.

Sept ans après, le débat sur les Rroms a été eclipsé par celui concernant les "migrants". Mais les problèmes de voisinage avec les Rroms demeurent.

Rrom : pourquoi ? Saimir MILE, président de l’association La voix des Rroms, explique pourquoi les médias en Europe doivent utiliser l’appellation « Rroms », avec deux « r ». Zoom sur un débat linguistique.

Dans toutes les langues, il y a des mots empruntés. Le mot « Rrom » en est un, tant en français qu’en anglais et bien d’autres. Il vient du rromani, c’est-à-dire la langue du peuple rrom. En rromani, il prend deux « r » et se distingue donc du « r » simple, qui existe aussi. En phonologie, on appelle cela une opposition. Par exemple « rani » veut dire « dame », alors que « rrani » veut dire « branche ». Depuis les débuts de la littérature rrom dans l’Union soviétique des années 1920, ce son particulier était transcrit en double « r », transcription reprise dans l’alphabet du rromani adopté en 1990 par l’Union rromani internationale.

L’apparition du mot en français, mais aussi dans d’autres langues, est très récente. Jadis, et encore aujourd’hui d’ailleurs, on parle de « tsigane », de « romanichel », de « bohémien » etc. Parce que ces mots portent souvent à confusion, il est préférable et de plus en plus préféré d’utiliser le mot « rrom », qui est emprunté donc au rromani, et cela de fraîche date. Ainsi, comme pour tous les emprunts récents, on utilise l’orthographe de la langue d’origine et on décline selon les règles de la langue d’arrivée : un Rrom, deux Rroms.

Pour désigner les Tsiganes, les Gad, les Manouches, etc. l’utilisation du terme générique Rrom, avec deux r, semble celui qui recueille aujourd’hui le plus large consensus en Europe. Il devrait donc désormais avoir notre préférence.



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